Gérer les relous
- Gérer les relous
- A - checker læ concerné·e
- B - identifier la/les personne·s en cause
- C - le vif du sujet
- D - Exemples de situations classiques
- X est venu ce soir alors que je sais qu'il a agressé notre ami·e, et qu'iel ne peut pas tolérer sa présence
- X est venu ce soir et des personnes me rapportent qu'il a déjà posé problème ailleurs / qu'il a agressé des personnes
- X est bourré·e, prend beaucoup d'espace, se rapproche des autres danseur·ses sans checker
- il est 5h et la première rangée de danseurs est 99% cis garçons
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TUTO EN CHANtieERRR
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Gérer des "relous" de soirées n'est pas une chose facile. Ce qui nécessite d'en parler et de trouver à plusieurs un protocole sur lequel se mettre d'accord. Dans le cadre de la free, hors d'un contexte privatisé, il n'y a pas de frontières définies du lieu de fête. C'est nous, organisateur·ices de la fête, qui fixons nos limites et garantissons tant que possible un climat de bienveillance et de soin
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Désolé, nous n'avons pas trouvé le protocole parfait, ni ne pouvons garantir de soirées zéro relou (peu de genstes le peuvent).
Mais nous nous sommes entendu·es sur des manières d'agir lorsque des situations d'agression (ou simplement problématiques) nous sont remontées.
Toutes ces recommandations ne sont bien sûr pas des vérités absolues, plutôt des pistes de marches à suivre. Souvenez-vous : vous ne faites pas justice, vous permettez juste à des personnes de faire la fête dans un cadre agréable.
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C'est le moment de toute façon pour refaire un mini rappel au micro !
Quelle que soit la réaction par rapport à ce qui vous a été remonté, vous pouvez toujours redire entre deux sets ou lives que les relous ne sont pas bienvenus / que les hommes cishets ne sont pas prioritaires pour être tout devant / que tout le monde peut faire attention aux limites physiques et sociales des gens. Love reactions et effet de cohésion garanti !
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A - checker læ concerné·e
"Est-ce que je peux lui parler ?"
C'est la première étape si une situation d'agression ou malaise interpersonnel vous est remontée en fête.
Dans le cas ou la personne vient directement vous voir, vous pouvez engager la conversation avec iel.
Dans le cas où une personne tierce est venue vous signaler ce problème, demandez à cet·te intermédiaire si vous pouvez aller checker læ concerné·e.
Dans tous les cas, il ne s'agit pas :
- de vouloir connaître les moindres détails de la situation
- de risquer d'ajouter de la violence à la violence
- d'être insistant pour connaître l'identité potentielle de la personne en cause
- d'intervenir directement de manière musclée
- de minimiser ce que la personne vient de vivre
(eh oui, car il est toujours plus confortable en tant qu'organisateur·ice d'entendre que "ça n'est pas si grave",
et que vous pouvez donc reprendre vos activités comme si de rien n'était)
il s'agit plutôt :
- de prendre connaissance de l'état/intégrité physique et morale de la personne
- d'écouter !!
- de s'excuser : malheureusement, cela a lieu dans un cadre que vous avez mis en place
- de proposer soin et attention
- enfin, de demander quelle réaction est souhaitée de votre part.
Il faut vous assurer que vous n'allez pas vous engager dans une action qui pourrait renforcer le malaise de la personne concerné·e par cette situation. N'agissez pas sans que læ concerné·e vous donne son accord !
est-ce que je peux agir ?
Dans le cas où cela vous a été remonté de manière collective,
- et/ou que vous en avez été témoin,
- et/ou que la situation est plus de l'ordre d'un malaise collectif (prise d'espace ou de parole excessive, manque de respect, de conscience de son entourage...)
- et/ou que læ concerné·e vous a dit ce qu'elle souhaitait comme réaction
...vous pouvez a priori passer à l'étape suivante :
B - identifier la/les personne·s en cause
On vous a signalé un comportement problématique, une agression, et læ concerné·e souhaite que vous alliez voir la personne en cause, pour lui parler et potentiellement lui demander de partir.
Il s'agit donc pour vous d'identifier cette personne.
Eviter les erreurs
Il serait vraiment fâcheux (d'expérience) de vous tromper de personne au moment de lui demander de partir.
Souvenez-vous que c'est quelque chose de violent, et que vous n'aimeriez pas que cela vous arrive par erreur.
De préférence, faites en sorte que læ concerné·e vous indique directement la personne, c'est la meilleure manière de ne pas faire d'erreur.
N'hésitez pas à demander confirmation : Cellui qui danse là-bas ? avec un pull rouge ? Tu valides ?
"Mince, je læ connais, je ne suis pas à l'aise pour x raison"
Ok, c'est tout à fait normal.
J'explique la situation à une personne de confiance de l'orga, et je lui demande de prendre le relais
"Cette personne est mon ami·e, ça m'étonnerait"
Dans les milieux festifs cela peut arriver que des personnes en qui vous avez confiance ou que vous appréciez aie des comportements qui posent problème. Deux possibilités :
- Vous déterminez que votre amitié ne vous permet pas d'intervenir correctement. Si vous voulez faire se sentir bien læ concerné·e il ne faut surtout pas modérer son témoignage et commencer à diminuer les actes de votre ami·e. Restez à distance de cette situation pour le moment !
- Vous pensez justement que votre lien va vous permettre d'agir plus efficacement : c'est possible, faites attention à vous, mais là encore, ne modérez pas la demande de læ concerné·e, et ne montrez pas de connivence devant ce·tte dernièr·e ! Faites plutôt part de votre déception, et en tant qu'ami·x proposez-lui de vous en parler plus tard.
C - le vif du sujet
La "bonne posture"
Voilà, vous y êtes, vous vous avancez vers la personne qu'on vous a indiqué comme posant problème.
Si vous avez respecté les conseils précédents, c'est a priori la meilleure chose à faire.
Mais attention à la posture que vous prenez. Là encore, pas de secrets à connaître par coeur pour ne pas être un·e enfoiré·e.
Plutôt une série de questions que vous pouvez vous poser :
- A qui je m'adresse ? personne d'une minorité ou mec blanc cishet ? Sobre, sous substance, alcoolisé·e ?
- D'où est-ce que je parle ? (mêmes questions, à l'envers)
- Par exemple : est-ce que je suis allé lui parler parce que je sais que "j'en impose" ?
- Dans quel état pourrait être la personne à qui je m'apprête à parler ?
- A-t-elle l'air d'avoir conscience de ses actes ?
Bon, et dans la pratique ? C'est souvent des questions qu'on n'a pas toujours le temps de se poser.
Alors pourquoi les écrire ici ? Pour bien garder en tête que les situations d'agression et de malaise en teuf, souvent étiquettées dans la grande boîte "relous", peuvent être complexes. Elles peuvent mériter de s'y pencher à plus d'un·e, avant de tej quelqu'un d'une fête.
Il y en a de plus simples bien sûr. Le basique frotteur/gigoteur cishet blanc ne mérite pas forcément qu'on retourne 110 fois la question dans notre tête. Zou, ça dégage !
Des idées de paroles
- Je m'appelle __ , je fais partie de l'orga
- est-ce que tu penses savoir pourquoi je viens te voir ?
au choix : - (la personne a l'air d'avoir conscience) C'est ça, est-ce que tu es d'accord avec ça ?
- (la personne sait mais, par exemple, nie) C'est ça, et je pense que cellui qui est venu·e me voir dit la vérité
- (la personne n'en a aucune idée) Je peux t'expliquer : tu as gêné des personnes en dansant / tu as été violent avec X / tu as agressé une personne / Tu as eu des propos problématiques / violents......
puis expliquer ce que ça a pour conséquence en tant qu'orga, selon ce qui vous a été demandé : - tu dois faire plus attention à tel comportement
- n'interagis plus avec X
- tu peux rester mais reste en retrait sur le dancefloor
- je dois te demander de partir pour ce soir
- je dois te demander de partir, tu n'es pas bienvenu dans nos teufs, on te redemandera de partir si tu reviens la prochaine fois
- etc...
Dans le cas d'un refus ou d'une impossibilité de communiquer :
... Il va peut-être falloir s'y prendre à plusieurs.
Le but n'est pas de partir en bagarre générale mais de générer un rapport de force
La personne qui refuse de partir se raconte peut-être qu'elle sait qu'elle est dans le vrai et que vous faites une erreur
S'y mettre à plusieurs, c'est aussi montrer que vous êtes nombreuxses à souhaiter son départ
Evitez au maximum de monter une team avec une majorité de mecs cis !
Décidez avant de qui parle, de la posture que vous prenez, etc.
Et invitez aimablement cet inopportun à prendre la porte (ᴗ͈ˬᴗ͈)ꕤ.゚
D - Exemples de situations classiques
X est venu ce soir alors que je sais qu'il a agressé notre ami·e, et qu'iel ne peut pas tolérer sa présence
je vais voir X pour lui dire qu'il n'est pas bienvenu, que des personnes sont mal à l'aise en sa présence, et qu'il ne peut pas rejoindre la fête ce soir
X est venu ce soir et des personnes me rapportent qu'il a déjà posé problème ailleurs / qu'il a agressé des personnes
même chose ! croire les concerné·es par défaut, c'est la meilleure manière de garantir un espace "safe". Dès que possible, pendant ou après la teuf, allez à la pêche à l'information mais toujours dans le respect et sans forcer l'accès à ces infos
X est bourré·e, prend beaucoup d'espace, se rapproche des autres danseur·ses sans checker
le mieux dans ce cas si c'est possible reste de trouver un·e ami·e de X qui peut gérer sa présence et sa désinhibition. Simplement surveiller et accompagnée une personne trop bourrée ou défoncée peut permettre d'éviter beaucoup de problèmes. D'autant que ça ne servirait à rien de sortir cette personne qui risque de se mettre en danger, où d'être dangereuse ailleurs